mercredi 22 novembre 2017

Animal Crossing Pocket Camp : un vrai Animal Crossing de poche !

Comme toute personne saine d'esprit, je me suis jetée sur Animal Crossing Pocket Camp, disponible depuis peu sur smartphones IOS et Android et tablettes.


Verdict ? C'est trop cool top choupi sympa ! Je craignais que la célèbre franchise de jeux Animal Crossing pâtisse d'une adaptation sur smartphone. Le dernier opus, Animal Crossing Happy Home Designer sur Nintendo 3DS, n'était pas fameux et s'était fait passablement descendre en flèche par les critiques. Une version smartphone d'Animal Crossing ne risquait-elle pas d'être une simple adaptation ratée, ou pire un jeu n'ayant rien à voir avec le gameplay si particulier d'Animal Crossing (qu'on adore ou déteste) et juste inspiré de son univers ?
Mais voilà mes inquiétudes oubliées. Après quelques heures acharnées passées dessus, je suis conquise : Animal Crossing Pocket Camp est un VRAI Animal Crossing, youpi !


On peut cueillir des fruits, chasser les insectes, pêcher, ramasser des coquillages, revendre le tout pour amasser des clochettes, ou donner ce dont ils ont besoin à nos (futurs) campeurs en échange de matériaux divers, utiliser ces matériaux pour construire des meubles et objets variés ainsi que des vêtements, discuter avec les habitants pour augmenter notre niveau d'amitié, aménager et décorer le camping ainsi que notre camping-car, visiter le camping d'amis via un "code Pocket", et bon nombre de ces actions offrent des récompenses à la clé. 

(prenez garde à la décoration, certains objets ne sont pas faits pour être placés de face ^^") 


Des évènements et objets spéciaux ponctuent l'aventure, on peut par exemple avoir Tom Nook et Kéké dans notre camping !


L'interface n'est pas très intuitive : par exemple lorsqu'on finit une quête on doit réclamer la récompense, puis celle-ci est d'abord envoyée dans une boite de réception qu'il nous faudra ouvrir pour récupérer ladite récompense. Le but est peut-être de rajouter des manipulations (inutiles) pour "meubler" le jeu, allez savoir. Néanmoins, même sans être géniale l'interface est loin d'être horrible : on prend vite ses marques et accède facilement aux différentes parties du jeu.

Les graphismes sont très beaux et choupinou à souhait, l'ambiance sonore très bien travaillée et les musiques très jolies, c'est un vrai plaisir de jouer à Animal Crossing Pocket Camp. D'autant plus qu'il est gratuit ! Les plus riches ou impatients pourront mettre la main au porte-monnaie (non virtuel celui-là) pour acquérir plus vite un objet par exemple, mais les désargentés pourront parfaitement profiter du jeu aussi : en cueillant, pêchant, remplissant des quêtes et des défis, montant de niveau, les occasions sont nombreuses d'engranger les fameux "tickets verts" permettant d'accélérer les fabrications d'objets et autres petites surprises.

Si vous ne connaissez pas la série de jeux Animal Crossing c'est une excellente occasion de la découvrir, et si vous la connaissez et l'appréciez déjà n'ayez aucune crainte : Animal Crossing Pocket Camp est un "vrai" Animal Crossing. Foncez ! (en camping-car !)



Et voici mon code Pocket si vous voulez m'ajouter en amie et visiter mon camping :)

mardi 31 octobre 2017

"Beyond Stranger Things", Harvey Weinstein ? Le consentement des enfants acteurs

La saison 2 de Stranger Things à peine arrivée et sitôt regardée, il est tentant de prolonger l'aventure avec le documentaire Beyond Stranger Things, où les créateurs de la série (les frères Duffer), producteur (Shawn Levy) et acteurs sont invités par Jim Rash à confier au public diverses analyses, coulisses et anecdotes de tournage. JUSQU'ICI TOUT VA BIEN.

Ou pas, car les interviews sont mal menées, ça part en tous sens et ça papote de la pluie et du beau temps (un gamin se mouche, ou joue avec un dé, et c'est parti pour cinq minutes de hors-sujet ; sur un épisode de 20 à 25 minutes ça fait beaucoup), c'est globalement assez inintéressant, et on découvre que la plupart des acteurs et l'équipe de production et de création ont rarement discuté de la série ensemble (ils parlent de quoi sur les tournages ?). Mais laissons de côté ces considérations.

Une chose est passée inaperçue dans cet aftershow. Passée inaperçue alors qu'elle était le sujet même de la conversation que tenaient les protagonistes du show. Passée inaperçue dans tous les articles que j'ai pu lire jusqu'ici sur Beyond Stranger Things.
Cette chose passée inaperçue, c'est le consentement.


Dès la quatrième minute de Beyond Stranger Things, une "anecdote" est révélée.
Sadie Sink (qui interprète Maxine) n'était pas sensée embrasser Caleb McLaughlin (Lucas Sinclair), ce n'était pas dans le scénario. C'est Finn Wolfhard (Mike Wheeler) qui l'a suggéré, pour "embêter" Caleb et Sadie. Matt Duffer a dit oui, transformant une "blague" d'ados (pas très marrante) en contrainte professionnelle sur son actrice, non consentante, âgée d'à peine 15 ans alors.

Cette "anecdote du bisou" (quelle dénomination charmante pour désigner une réalité qui l'est bien moins) est évoquée plusieurs fois, et à aucun moment personne autour de la table, enfants comme adultes, n'entend le NON de Sadie.
Elle le formule pourtant clairement !

Mise au courant la veille, elle angoisse. Millie Bobby Brown qui partageait sa chambre la "taquine" et lui demande si elle a hâte. Sadie rétorque (Millie Bobby Brown raconte la scène et imite Sadie, visage déconfit et bouche tremblante) : « Millie, je.. Je ne veux pas y penser. Ça n'arrivera pas. Je vais sûrement danser et c'est tout. »

Arrive le moment de tourner la scène : les exigences du tournage obligent Sadie à recommencer plusieurs fois. Elle a bien du mal à se prêter au "jeu", ce dont Millie Bobby Brown se moque en mimant Sadie faire des bisous rapides et peu convaincants.

Deuxième épisode de Beyond Stranger Things, vers la 18è minute, Sadie donne son témoignage. Je recopie tels quels les sous-titres fournis par Netflix :
Jim Rash : Raconte-nous.
Sadie : Ce n'était pas dans le scénario.
Shawn Levy : C'est vai.
Sadie : Le premier jour de tournage du bal, avec Noah (interprète de Will Byers) on regardait les décorations. L'un de vous, Ross je crois, a dit "Prête pour le bisou ?" "Quoi ? Non ! Pas question, c'est pas dans le scénario." J'étais stressée toute la journée. Je vais...
Caleb : C'est si horrible ? (pause) Je comprends que tu sois stressée.
Sadie : Non je me disais "Ça va arriver ou non ?" Ça s'est passé le second jour du tournage du bal.
Duffer : Tu as tellement dramatisé. C'était une blague. Tu étais en panique, ça m'a incité à le tourner.
Sadie : C'est ma faute ?
Duffer : Oui.

Moi : 

Pendant que l'angoisse et le refus de Sadie amusent la galerie, et incitent même l'équipe à insister pour tourner cette scène, le consentement de Caleb est lui parfaitement clair : « Caleb n'arrêtait pas de sourire. Ça plaisait à Caleb. Caleb était prêt. »

Oui mais c'est une actrice, c'est son travail
Non. Aucune carrière, aucun emploi ne vous dépouille de vos droits, et refuser d'embrasser quelqu'un en est un. Aucun job, fusse-t-il grassement payé, ne fait sauter l'évidente et nécessaire notion de CONSENTEMENT.
Une actrice, pas plus qu'une prostituée ou une porno star, n'est obligée de se soumettre à une pratique ou d'accepter un client si elle n'est pas d'accord. Leur travail consiste à fournir une prestation, pas à accepter sans broncher tout ce qu'on leur demande. C'est curieux comme l'objection de conscience parait évidente dans le domaine médical, mais le consentement bien moins en d'autres circonstances.

Revenons à ce "travail d'enfant acteur", et gardons en mémoire que ce sont des enfants, justement. Ils n'ont ni l'expérience ni la maturité affective et sexuelle d'adultes. Je trouve assez grave qu'on fasse vivre de telles situations, qui ont un impact sur la vie réelle, intime, privée, à ces jeunes gens et tout ça sans filets, sans conseiller psy ni rien.
Sadie : C'est dur de faire un premier baiser devant 200 figurants. Et leurs parents, l'équipe, et ma mère.
Duffer : Et devant bien plus de gens. (les spectateurs)
Sadie (qui réalise tout juste) : Oh my god.

Dans le troisième épisode de Beyond Stranger Things, vers la 18è minute, l'un des frères Duffer évoque une toute autre scène. Celle où Dustin Henderson (interprété par Gaten Matarazzo) se prend râteau sur râteau au bal d'hiver, et finit seul pleurant dans son coin.
Duffer : On faisait un zoom sur toi avec la musique qui passe, et j'ai vu que notre machiniste, un dur avec une crête, pleurait. (...) Ce regard est tellement déchirant. Plein de spectateurs de la série vont s'identifier avec ce moment (...) on reste seul dans son coin, c'est dur.

Quelle empathie !
Je vous rappelle qu'auparavant il a jugé "drôle" d'obliger une jeune fille de 15 ans à embrasser un garçon contre son gré, devant des inconnus et sa famille, devant des caméras. Mais un garçon qui se prend des râteaux et finit seul au bal, ça en revanche ça lui déchire le cœur. Évidemment.
Évidemment, car lui même s'identifie à ce personnage.
Le problème est qu'aujourd'hui encore, de trop nombreuses femmes et adolescentes s'identifieront à Sadie. Il y a bien pire que de finir seul au bal : subir des contacts intimes contre son gré. Mais peut-être faut-il être une femme, ou un homme plus intelligent et empathique que la moyenne, pour le comprendre.

Oui je parle de "moyenne", car j'ai lu un tas d'articles sur Beyond Stranger Things, guetté et lu énormément de tweets, et je n'ai trouvé aucune réaction à l' "anecdote du bisou (forcé)".
On a donc une adolescente d'à peine 15 ans, contrainte par ses "amis" et son patron à embrasser pour la première fois et contre sa volonté un garçon, qui a signifié plusieurs fois et clairement son refus, a manifesté physiquement sa détresse (stress, angoisse, regard inquiet, bouche tremblante, tentative de minimiser le contact physique en faisant le "bisou" le plus rapidement possible), à qui on a demandé de rejouer la scène plus d'une dizaine de fois, devant 200 inconnus ainsi que des membres de sa famille. Pendant ce temps je lis qu'Harvey Weinstein et d'autres "sont des porcs" mais que l'aftershow Beyond Stranger Things c'est vraiment super bien
Et qui propose l'aftershow Beyond Stranger Things où on se marre bien en racontant comment on a forcé la main à une jeune fille pour qu'elle embrasse un garçon ? Netflix.


samedi 22 juillet 2017

(mini) Test de Harvest Moon : le village de l'arbre céleste [Nintendo 3DS]

Disponible depuis le 1er juin 2017, Harvest Moon : Le village de l'arbre céleste vaut-il le coup (d'œil, de stylet, de cœur..) ? Oui, non, bof, si, mais ça dépend. Mini explications ci-dessous.

Ce Harvest Moon est, comme le veut la tradition, un jeu de simulation de vie à la ferme assez complet, et même très très complet : on cultive des fruits et légumes, on élève du bétail et d'autres animaux et on utilise leur laine, leur lait ou leurs œufs, on pêche, on cueille, on cuisine, on papote avec les voisins et plus si affinités (l'amour est dans le pré carré), on fait ami ami avec les animaux sauvages, on bûcheronne, on casse des cailloux (génial !, et puis les enfants adorent ça), on exploite des mines alentours, et on creuse, on remplit, on creuse, on remplit, on creuse, on remplit.. car on peut modifier le terrain qui nous a été confié par la Déesse des récoltes (une meuf très sympa aux cheveux bleus). 

Et là tout de suite, sans transition, j'ai envie de vous dire que je me demande un peu à quel public s'adresse ce jeu vidéo : l'histoire principale (car il y en a une, et oui) et les personnages sont plus qu'enfantins (pour ne pas dire simplets), mais la prise en main du jeu est très exigeante, et surtout très poussive pour un enfant : pour terraformer (modifier le terrain) par exemple, on ne peut modifier qu'un carré par carré pendant une longue phase de jeu, et il faut aussi être placé sur le carré voisin, et environ au même niveau. Autrement dit terraformer est vraiment long et pénible. 
Mais il n'y a pas que ça. De nombreux bugs ou défauts laissent présager que Harvest Moon : Le village de l'arbre céleste ne sera pas une expérience agréable pour un enfant, surtout s'il est novice dans ce type de jeu. Ce n'est pas que le jeu soit trop complexe (les enfants ont parait-il un cerveau et seraient même tout à fait capables de l'utiliser pour des opérations cognitives et intellectuelles élaborées ; d'ailleurs il serait bon de le rappeler aux éditeurs de jeux vidéo), il est juste bourré de défauts qui pourraient facilement le décourager ou entraver sa progression.

Revenons-en au jeu et à ses défauts, justement. Pêle-mêle, on peut citer :

* Jouabilité : achievement locked
La jouabilité est assez mauvaise ; le jeu exige une précision parfaitement inutile (on n'est pas dans un FPS..), et parfois à deux pixels près on ne peut plus interagir. On se retrouve à courir en tous sens en appuyant frénétiquement sur le bouton A pour lancer une discussion avec un voisin (et ce ne sont pas des manières, voyons !), ou galérer comme c'est pas permis pour réussir un banal saut.

* Bouge de là
Le déplacement aléatoire des animaux sauvages, de nos animaux de ferme et des personnages est digne des pires déplacements de PNJ de Skyrim. C'est insupportable. On se retrouve bêtement coincés dans la grange car la vache, la vendeuse d'animaux et son fils ont apparemment comploté durant la nuit pour nous séquestrer. Dans le restaurant de la ville, c'est une table et la fille du cuisinier qui ont œuvré pour m'empêcher de rejoindre la sortie, alors qu'il y avait pourtant la place de passer : mais l'intelligence artificielle est fourbe, ou un peu psychorigide, et en avait décidé tout autrement. Et en pleine exploration, c'est un petit lapin qui aura décidé de squatter l'UNIQUE carré sur lequel vous pouvez aller pour poursuivre votre chemin.


* Terraformer, progrès social ou torture moderne ?
Comme je le précisais plus haut, terraformer est une torture. On travaille carré par carré pendant très longtemps (puis par trois carrés, puis neuf), tout en veillant à le faire depuis un carré voisin qui soit au même niveau ou presque. Travailler sur de grandes surfaces demande donc de l'ingéniosité (car pour atteindre une zone en hauteur ou en profondeur, il vous faudra parfois au préalable emprunter des chemins tortueux ou les créer vous-même) mais aussi beaucoup de temps, les travaux pouvant s'étaler sur plusieurs jours voire semaines.
MAIS.
Justement le temps passe, et chaque jour apporte son lot de rochers générés aléatoirement sur le terrain. Et parfois le hasard est un gros, gros, gros connard (si, il faut le dire, le peuple doit savoir) qui pose un rocher pile au mauvais endroit, bloquant toute perspective de travaux ou presque : il faudra alors crapahuter en faisant un long détour, ou creuser / remplir une zone qu'on venait justement de finir uniquement pour pouvoir rejoindre ce rocher scélérat et l'exploser à coup de marteau pour lui apprendre le respect des travailleurs de la terre.
Bref, terraformer n'est pas un long fleuve tranquille, surtout quand le hasard s'en mêle (trop).

* Quêtes : tout ou rien
Ça peut paraitre anodin, mais.. mais moi ça m'énerve : on ne peut pas remplir les quêtes au fur et à mesure, mais en une seule fois. Exemple : une voisine a un besoin urgent et irrépressible de tulipes et de tomates. Vous avez quelques tomates sur vous, vous aimeriez les lui donner en vous exclamant "C'est toujours ça de pris Ginette, je te ramène le reste plus tard !" Et bien non ! Ginette s'en fout, Ginette veut dix tulipes et six tomates, elle ne veut pas de vos quatre pauv' tomates qui trainaient dans vos poches depuis trois semaines (elle a peut-être raison Ginette, finalement).


* Quêtes-bis : un jour, peut-être
Les quêtes annexes sont semble-t-il aléatoires et donc pas liées à notre progression dans l'histoire principale, résultat : un habitant peut vous demander une ressource (minerai, bois dur..) que vous n'êtes pas encore en mesure d'obtenir. Pire : on ne peut pas refuser les quêtes, ni les annuler ensuite. Alors certes, les quêtes ne sont pas limitées dans le temps ; et c'est tant mieux !, car il faudra de la patience à vos voisins pour obtenir, un jour peut-être !, ce qu'ils vous ont demandé.

* Lost in the champs
La partie purement "didacticiel" est bonne : on comprend vite comment manier la pelle ou nourrir ses bêtes. Mais la progression dans le jeu est en revanche très mal accompagnée. Si, pour reprendre l'exemple précédent, un habitant vous demande une ressource que vous ne pouvez pas encore obtenir, rien ne vous l'indiquera. Si on vous demande du matériau de verre alors que vous n'avez pas encore découvert l'existence de mines ou que vous n'avez pas encore de marteau pour extraire les minerais, votre salut ne sera pas dans l'aide du jeu mais sur un topic de forum. Et si j'apprécie l'aspect communautaire et solidaire du jeu vidéo, qui nous mène à dialoguer avec nos pairs pour trouver des "soluces", je n'apprécie pas en revanche qu'on y soit contraints pour tout et rien.

* La Fête des Voisins ? Je peux pas, j'ai aqua-poney
Le site officiel de Harvest Moon : Le village de l'arbre céleste mentionne "de nouveaux habitants, chacun possédant sa personnalité et ses excentricités". C'est vite dit. Par "chacun possédant sa personnalité" il faut en réalité comprendre "chacun possédant un trouble de la personnalité" (et malheureusement aucun psy ne s'installera dans votre champêtre et dysfonctionnelle bourgade) tant les traits de caractère sont forcés, le tout sans aucun charme ni humour efficace (je suis pourtant très bonne cliente de l'humour à hauteur de pâquerette ou de dahlia rose). Quant à leurs "excentricités" on en aura vite fait le tour : les phrases aléatoires durant les conversations sont peu nombreuses et reviennent donc régulièrement, ce qui ne motivera pas vraiment le joueur à interagir avec les habitants.

Mini-test, mini-conclusion
Harvest Moon : Le village de l'arbre céleste est loin d'être parfait et a de nombreux défauts, mais si on aime les Harvest Moon ou globalement les jeux de simulation de vie à la ferme, il serait dommage de passer à côté. Il y a une foultitude de choses à faire, et même si les quêtes ne sont pas passionnantes la durée de vie du jeu est excellente et l'univers suffisamment joli et agréable pour nous donner envie d'allumer la console.

jeudi 4 mai 2017

Comprendre l'élection présidentielle française de 2017

Le second tour opposant Emmanuel Macron et Marine Le Pen fait couler beaucoup d'encre construire de nombreux barrages "républicains" et "antifascistes", mais il a surtout semble-t-il rendu perplexes voire horrifié nombre de concitoyens. L'émotion n'étant pas toujours, loin s'en faut, la meilleure amie de la réflexion, voici quelques articles qui me semblent indispensables pour bien, ou mieux, appréhender tout ce qui s'est joué et se joue encore dans cette élection.








Quant à la stratégie du "barrage", gare aux effets inattendus.


lundi 24 avril 2017

Macron, piège à ... ?

Pour nombre de français, le pire est advenu : un second tour Macron / Le Pen.
Malheureusement, cette année n'est pas une élection à deux tours mais un seul : Marine Le Pen étant déjà assurée de longue date d'être au second tour, mais assurée aussi de ne pas gagner, son rival serait nécessairement le futur président de la république française. Et qui est son rival ? Macron..

Macron ! MACRON ! Comment a-t-on pu ? Comment a-t-il pu ? 


Macron, c'est la démocratie devenue folle : n'importe quel gugusse peut être élu s'il présente bien et maitrise la tchatche. Et s'il a un bon carnet d'adresses, bien sûr.

Pour des gens comme Macron, la France n'est pas une patrie mais une simple zone géographique et administrative ; la France n'est pas une nation avec sa culture, mais une part de marché ou une force de production dans l'univers merveilleux du mondialisme ; la France n'est pas un peuple mais une somme d'individus qui doivent rêver de devenir milliardaires ; les questions sociétales ne sont plus des enjeux éthiques dont le peuple peut s'emparer, elles ne sont plus qu'émanations exotiques de la "sphère privée" et de la liberté de chacun – chacun étant devenu un organisme isolé, déraciné, hors sol, mu par la satisfaction de ses seuls besoins et désirs, et la conquête de nouveaux droits individuels. La France start-up et sa cohorte d'employés, heureux consuméristes désincarnés. À quel prix : nos acquis sociaux, notre souveraineté nationale.



Opération Max La Menace
"Et quand bien même Macron serait nul, c'est toujours mieux que Marine Le Pen !" Voilà l'assertion martelée avec solennité depuis que le résultat du premier tour de l'élection présidentielle est connu.
"Y'a pas pire que Marine", vraiment ?

De deux choses l'une : soit le FN est un parti réellement dangereux pour la démocratie, comme nous le répètent tous les ténors ou presque des médias et de la classe politique, et il faut alors l'interdire, le dissoudre, comme la loi le permet. Soit c'est un parti légal et rien ne justifie le chantage permanent qu'on exerce sur les électeurs dès que le FN est en position de remporter une élection.
Vous pensez que le FN est dangereux, soit. Mais que penser alors des innombrables hommes et femmes politiques qui ne font rien pour le dissoudre ? Ne sont-ils pas in fine les vrais (ir)responsables ? Christiane Taubira, garde des Sceaux, ministre de la Justice de mai 2012 à janvier 2016, femme, à la peau noire, de Gauche, cultivée, serait-elle inconsciente de la menace que représenterait le FN ? Tout ce temps au pouvoir, et rien d'entrepris pour dissoudre ce dangereux parti fascisant ?! Les heures les plus sombres de notre histoire à notre porte depuis au moins 15 ans (21 avril 2002), et personne n'a pensé à prendre une boite d'allumettes ? Non, grand Dieu ! Combattons plutôt le mal en invoquant le grand peuple Castor et son fameux barrage républicain !


Est-ce que ce monde est sérieux ? ♪♪
Voilà où nous en sommes. Une Marine Le Pen tellement terrible que même voter pour un âne afin de la battre ferait l'affaire pour bon nombre de nos concitoyens. Dommage car c'est bien Macron, le baril de lessive de Bruxelles, et non Bourriquet le seul élu en position de battre Marine Le Pen.
Et il est bien là, le problème. Macron a été élu. C'est ça qui me terrifie bien davantage que tout le reste. Elle est là la VRAIE crise démocratique, et pas ailleurs. On a été capables d'élire un baril de lessive. 

Ne comptez pas sur moi aux lavoirs dimanche prochain.
Je ne voterai jamais pour une lessive ni un âne : quoi qu'on en dise, la plus grande menace pour une démocratie reste ceux capables de voter pour eux.