lundi 30 juin 2014

VideoGame Story : l'expo ratée avant d'avoir commencé ?

Aujourd'hui 30 juin 2014 l'expo VideoGame Story - "La plus grande expo sur l'histoire du jeu vidéo" ouvre ses portes au public, et ce jusqu'au 7 septembre.
Un petit nombre de personnes invitées ont déjà pu s'y rendre. Sur Internet et les réseaux sociaux, celles et ceux qui y sont allés en "avant-première" ont globalement semblé satisfaits. Mais des voix bien moins enthousiastes se sont aussi rapidement fait entendre.

On peut notamment citer cet article de Retro Gamers, PLAY !, intitulé : videogamestory, the failed exhibition, currently in Paris, France. Ou bien celui de Geek Test : VideoGame Story, l’expo inachevée. Et bien d'autres.

Parmi les points noirs relevés :

* Une expo : vide. 
4500m² de surface vide ou presque, quelques consoles et bornes ci et là, des cloisons noires d'un goût douteux (mais idéales pour les personnes atteintes de photophobie, il faut le reconnaitre), et quelques consoles, bornes et écrans même pas branchés.

* L'histoire du jeu vidéo ?
Des consoles et bornes jouables, mais pas (ou si peu) d'explications, de matériel pédagogique ou informatif ; des consoles disposées au petit bonheur la chance (« une Megadrive à côté d'une Playstation », cf. plus bas). De même, il semble difficile voire impossible d'observer convenablement lesdites consoles, ce qui est regrettable pour une expo dont la (re)découverte d'anciennes machines est pourtant presque promise dans l'énoncé.

* Hommage rétro... aux Crados.
Poussière, consoles et cartouches pas nettoyées, traces de doigts sur les écrans...

Photo publiée sur le site de Retro Gamers, PLAY !

Image publiée ici parce que ça me fait plaisir : j'étais fan des Crados.


Des points noirs et problèmes également relevés par d'autres visiteurs de l'expo :



Désagréments temporaires...

L'expo VideoGame Story n'a pas encore ouvert ses portes au public au moment (nocturne) où j'écris ces lignes, et je n'ai moi-même pas pu m'y rendre pour me faire mon propre avis.

Les problèmes évoqués, bien que regrettables, sont peut-être dus à une (pré-)ouverture précipitée, et sont rattrapables :

* Brancher toutes les consoles (et les écrans...) et bornes jouables.

* Indiquer clairement aux visiteurs les consoles ou bornes non jouables (et donc pas branchées), uniquement présentées en exposition à titre culturel / historique ; à défaut d'être fonctionnelles elles doivent donc être bien exposées, et pas isolées ni difficilement visibles entre quatre planches ou cloisons de contreplaqué noir.

* Ajouter des panneaux explicatifs, des frises chronologiques, des informations pédagogiques à propos des consoles, bornes, et jeux disponibles ; une simple feuille format A4 ou A3 imprimée à la hâte avec un texte copié-collé issu de Wikipédia fera certes un bel hommage à cet outil encyclopédique collaboratif et gratuit, mais n'est guère suffisant lorsqu'on affiche l'ambition d'être « la plus grande expo sur l'histoire du jeu vidéo ». Sauf si "grande" fait référence à la surface (in)utilisée, et non au concept moral ou intellectuel de grandeur.

* Ajouter de la déco : reproductions (non, ce n'est pas sale) de pubs et goodies d'époque, affiches contenant les spécificités techniques des machines, schémas explicatifs et plans de coupe pour découvrir l'intérieur des consoles et des cartouches de jeu, anecdotes sur le développement ou la sortie de tel jeu ou console, fan arts, vieilles photos restaurées puisées dans les archives, tiroirs et greniers de retrogamers, les possibilités ne manquent pas.

* Nettoyer régulièrement : on ne peut décemment pas présenter au public des consoles poussiéreuses ou crasseuses, et des écrans plein de traces de doigts. Oui, il y a beaucoup de gens et tout se salit vite, j'en conviens : c'est justement pourquoi on se doit de nettoyer régulièrement les lieux ou supports utilisés par beaucoup de monde, et plusieurs fois par jour s'il le faut. Un visiteur préfèrera toujours voir un employé de l'expo mettre un coup de nettoyant et de chiffon en deux minutes, plutôt que se retrouver face au spectacle navrant d'une console qui semble avoir été entretenue par un môme de 5 ans.

* Faire appel à du personnel dédié, qui sait se montrer agréable et disponible, qui connait le produit (le sujet de l'expo), et ne se contente pas de faire simplement de l'accueil et de la "gestion de flux de visiteurs". 5 millions de chômeurs en France, on doit pouvoir en trouver une vingtaine ou trentaine qui correspondent au profil.


... ou manque de professionnalisme ?

Bien que pouvant être expliquées par une "pré-ouverture" prématurée, et par les désagréments habituels au démarrage d'un évènement de grande ampleur, ces erreurs n'ont pas lieu d'être lorsqu'il s'agit d'un évènement :

* organisé par des professionnels ;

* qui accueille du public, des médias, et de nombreux fans et amateurs très éclairés (voire lumineux, mais si il y en a) lesquels ne pardonnent pas des aberrations comme des consoles sales, des écrans ou bornes même pas branchées, et des supports pédagogiques ou instructifs absents alors que la communication autour de l'évènement laisse suggérer le contraire ;

* et qui annonce être "la plus grande" (expo).

Comme je le hurlais disais de manière un brin triviale à certains apôtres de l'amateurisme lorsque j'étais dans le milieu associatif puis syndical, milieux dans lesquels j'ai eu à participer à l'organisation d'évènements très divers (conférences-débats, campagnes de prévention santé, soirées en boite de nuit, manifs, réunions-groupes de travail, tenue de stands lors d'occasions variées) :  
« T'es pas chez ta mère ! »
Quand tu travailles sur un event, t'es pas là pour voir tes potes, ni passer le temps, ni accomplir les tâches qui te sont confiées de manière personnelle (comme t'as envie, et au moment où tu le sens) ou approximative. 
Je suis toujours éberluée quand je constate (et ça arrive régulièrement) que des "professionnels", des entreprises aux moyens financiers conséquents et au carnet d'adresses bien rempli, font moins bien que des structures aux possibilités budgétaires et ressources humaines plus limitées.

Certes, "brasser du nombre" (visiteurs) est aisé et rentable à court terme quand il s'agit de produits ou thématiques de grande consommation, et les jeux vidéo (ainsi que le retrogaming) en sont devenus un. Mais quel intérêt si c'est pour récolter ensuite une succession de critiques et de plaintes ? Quelle image cela donne de l'entreprise, du média, du produit ? Est-ce que ça vaut la peine d'investir une grosse somme d'argent pour organiser un event et se faire "une bonne pub" si finalement on sabote soi-même son propre event en commettant (ou tolérant) des erreurs de débutant (ou de j'm'en-foutiste, c'est selon) ?



L'appât du gain à court terme et la facilité avec laquelle on peut réunir une grosse clientèle potentielle (« la plus grande expo sur l'histoire du jeu vidéo », quel amateur de jeux vidéo ne serait pas tenté d'y aller ?) est un combo souvent fatal à la qualité.
Or, la qualité n'est pas un luxe, ou ne devrait pas en être un. En particulier lorsqu'on exige en échange 14,50 euros (10,50 euros pour un enfant) pour une visite limitée à trois heures :




Les organisateurs ne sont pas des amateurs, mais des professionnels

À l'organisation de VideoGame Story on retrouve principalement : le S.E.L.L. (syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs), VIP Paris (qui gère de nombreux autres events, salons, expos, spectacles...), et VPCom.

Le S.E.L.L.
On est en droit d'attendre (ah ça, on a toujours le droit d'attendre...) d'eux qu'ils s'y connaissent en jeux vidéo et en promotion / mise en valeur de ceux-ci, étant donné que c'est – heureux hasard – exactement leur domaine professionnel.

VIP Paris
Qui participe à l'organisation de nombreux évènements :


Considérant que VIP Paris n'en est pas à son premier évènement grand public, et que l'organisation de tels évènements est justement son travail, difficile de tolérer ou excuser le moindre amateurisme (qu'on se tape déjà chaque année à Japan Expo. J'adore Japan Expo, mais j'aime Japan Expo malgré son organisation plutôt que grâce à elle).

VPCom
VPCom, pour ceux qui l'ignoreraient, est une agence de communication et d'organisation d'events liés aux jeux vidéo :


Et là, je souffre. Si, un peu quand même.
Car je connais quelques personnes qui travaillent chez VPCom (non, pas au point de partir ensemble en vacances, et j'ignore par exemple leur couleur préférée de brosse à dents) : elles sont compétentes, dynamiques, sympathiques, et ne méritent pas d'être éclaboussées par les maladresses, bourdes, voire la nonchalance de collègues, ou de partenaires ou associés de leur entreprise.

Des erreurs comme celles citées en début de ce billet, qu'elles le soient le fait de quelques personnes, d'une succession de cafouillages consécutifs à un morcellement de l'organisation (à force d'en sous-traiter chaque aspect, on ne maitrise plus grand chose), ou dues à la précipitation, jettent nécessairement un voile de discrédit sur l'exposition, mais aussi sur l'ensemble des organisateurs et leurs partenaires.
Certes, il ne s'agit pas de problèmes d'une gravité extrême ; notons néanmoins que "gravité extrême" quand on parle d'organisation d'events, à part la catastrophe (prévisible) de Furiani on n'a guère d'autres exemples. Devrait-on s'abstenir d'émettre une critique dès lors qu'il n'y a pas de morts à un évènement public ? Je n'en suis pas certaine.
La moindre erreur commise par l'un, ajoutée à des petits détails négligés par d'autres, donnent non seulement une mauvaise image de l'organisation, mais ils déçoivent aussi le public, et flinguent le travail d'autres personnes qui elles ont travaillé depuis des semaines voire des mois sur un projet.
On ne se permet pas de bourdes comme inviter en "avant-première" des personnes pour les confronter à une expo en plein travaux, et où tant de problèmes se cumulent jusqu'à la veille de l'ouverture. A fortiori lorsqu'on est des professionnels, lorsqu'on ambitionne d'organiser un gros event, et que le public attend par conséquent une prestation de qualité.


Pourtant,

* Il est 06h30 exactement au moment où j'écris cette phrase, l'expo VideoGame Story commence dans (moins de) deux heures et demie, et sur le site internet officiel – rubrique "Programme et invités" on trouve :

Le changement promis par François Hollande aussi, je présume.

* Sur le site internet de VPCom, le dernier communiqué semble dater du 11 décembre 2013 (et ne concerne pas cette exposition).

* Et que dire de VIP Paris, dont la réputation dans l'organisation d'events dédiés aux jeux vidéo n'est plus à faire puisqu'ils organisent aussi le salon "Faire construire sa maison" et "Who's Next / Prêt À Porter Paris". *tousse*

Est-ce que tout ceci est bien sérieux ? 
Sérieusement ?


YOLO !

Tout n'est pas perdu. Des sites internet ça se met à jour. Du matos, ça se branche et ça se nettoie. Des consoles dispersées n'importe comment, ça se range (dans un ordre logique, et même chronologique lorsqu'il s'agit d'une expo sur l'histoire de quelque chose : ça aide). De la déco appropriée, ça se trouve. Des cloisons de soirée SM au budget cheap, ça se vire ou ça se recouvre. De l'éclairage d'appoint, ça se rajoute. Des illustrations, panneaux, schémas explicatifs, ça peut être fait (et bien fait). Des consignes claires aux employés et partenaires, ça se donne (surtout aux agents de (in)sécurité, rappelez-leur qu'ils n'ont pas le droit de mordre ; de même il conviendrait de rappeler aux hôtesses qu'entre deux sourires elles ont le droit d'ouvrir la bouche pour donner des informations utiles).

Je suis toute prête à croire (les fées font ça, souvent) que personne, ni au S.E.L.L., ni chez VIP Paris, ni chez VPCom, ne souhaite réellement, intentionnellement, saboter l'expo qu'ils organisent, ni décevoir le public.

Mais il faut s'en donner les moyens, et pas que financiers.
Quand on base son exposition sur « l'histoire du jeu vidéo », découpée en trois parties – passé, présent, futur – on ne peut pas se permettre que la partie consacrée au retrogaming soit médiocre ou tout juste moyenne, ni envisager les parties "présent" et "futur" comme un festival du jeu vidéo (paix à son âme pixelisée, qu'elle repose pour l'éternité) au rabais, visant à faire de la vente de jeux vidéo et de technologies plutôt que de retracer leur histoire.

À l'heure où je finis ce billet, l'expo VideoGame Story ouvre à peine ses portes et a encore deux mois pour faire ses preuves. Gageons qu'elle y parvienne, car elle en a les moyens.




Ailleurs, et pas loin

Les retrogamers et amateurs de patrimoine du jeu vidéo trouveront leur bonheur auprès des doux dingues spécialistes éclairés de l'association MO5, des inconsolables nostalgeeks qui sévissent publient chez Pix'n Love, et de la Cité des trucs compliqués Sciences et de l'Industrie dont l'expo consacrée aux jeux vidéo se déroule actuellement, et ce jusqu'au 24 août.


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« L'histoire ne tolère pas les échecs. »
Charles Percy Snow

mardi 3 juin 2014

QR Codes ACNL - Animal Crossing aux couleurs du Printemps !

Accident de Retourneur de Temps, mon hiver a été un peu plus long que prévu et l'arrivée du printemps s'est fait attendre... Mais ça y est, elle est là ! La sélection de QR Codes pour mettre nos villes et nos maires aux couleurs du printemps !

Et d'ailleurs ces couleurs printanières, quelles sont-elles ? 
Au printemps et en été, la nature reprend vie et se pare de couleurs très diverses et chatoyantes. Si l'on se veut "réalistes", toutes les couleurs de l'arc-en-ciel et leurs variations de teintes peuvent convenir.
Mais nous ne voulons pas du réalisme. Nous le réfutons. Nous le nions, fermement. Dans Animal Crossing, nos arbres atteignent leur taille adulte en quelques jours ou semaines, les ressources naturelles (fruits et insectes, poissons, coquillages) sont inépuisables et on peut les piller tous les jours sans que cela nuise à l'environnement, et il n'y a jamais de marées noires. Bref, dans Animal Crossing l'heure n'est pas au réalisme mais au fantasme, au rêve (malgré quelques araignées et scorpions qui trainent...).

Dans ce rêve, cette ville fantasmée qu'est la nôtre, comment représenter une atmosphère et un paysage printaniers, et comment les distinguer de l'été ?
Pour faire simple : le printemps sera associé à des couleurs plus douces, dans des tons pastels, là où l'été est traditionnellement associé à des couleurs nettement plus vives (des jaunes, bleus et rouges éclatants par exemple). Afin d'accentuer l'aspect printanier, on optera aussi pour des dominantes de vert (qui symboliseront la réapparition de la couverture herbeuse auparavant dissimulée ou blanchie par la neige), de rose et de violet, et des motifs fleuris.


~ MOTIFS ~



~ HABITS ~



~ INVITÉS INATTENDUS ~



- LIENS UTILES -

* Guide du salon de beauté => coiffures, colorations, couleurs de lentille
* Guide du jardinage => arbres, arbustes, fleurs, hybridations
* Les travaux publics en fonction de la personnalité des voisins


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« Les fleurs du printemps sont les rêves de l'hiver racontés, le matin, à la table des anges. »
Khalil Gibran